L'obésité canine et féline: un problème de taille!

Bien qu’on en parle souvent à la blague, l’obésité chez nos animaux de compagnie est une condition sérieuse qu’il ne faut pas prendre à la légère. Pensez-y un instant. Lorsque nous-mêmes prenons 5 livres, nous nous sentons ballonnés et inconfortables. Pour une personne d’environ 175 lbs, cela représente à peine 2% de son poids. À l’inverse, pour Fido, votre labrador chocolat qui pèse 80lbs, cela représente 6% de son poids. Pour Lola, la petite shih tzu de 20 lbs, cela représente 25% de son poids. Et que dire de Pacha le chat de 14lbs... Il s’agit de 35% de son poids. C’est énorme! Et cette surcharge de poids a d’importantes conséquences sur leur santé. 

Conséquences médicales de l’obésité 
Voici seulement quelques-unes des conséquences de l’obésité sur la santé de votre animal: 

• Comme une plus grande charge est portée sur les articulations, celles-ci s’endommagent plus rapidement avec le temps, causant des douleurs arthritiques. Un stress est également infligé aux ligaments, dont le fameux ligament croisé crânial qui peut se rupturer et nécessiter des interventions délicates et coûteuses. 
• Le gras abdominal se dépose autour des différents organes et altère leurs fonctions normales.- Comme chez l’humain, un excès de gras peut mener à une altération du flot sanguin menant à des troubles cardiaques. 
• L’obésité prédispose à diverses maladies, telles l’obstruction urinaire chez le chat mâle, la lipidose hépatique (atteinte du foie) et le diabète. 
• De plus, un animal obèse a souvent de la difficulté à effectuer un toilettage adéquat, ce qui peut engendrer des problèmes de peau. Ainsi, veiller à maintenir un poids santé chez notre animal est tout aussi important que de le faire stériliser, vacciner et examiner chaque année! 

Déterminer la cote de chair de votre animal 
Mais comment détermine-t-on que notre animal a une surcharge de poids? Il n’existe pas de poids idéal pour chaque race. La taille d’un animal dépend principalement de sa génétique (autant celle des parents que des grands-parents). Votre chien peut donc être le plus gros de sa portée, sans nécessairement être obèse. Toutefois, il y a certains critères à évaluer afin d’identifier la cote de chair de votre animal, que l’on peut grader sur 9. L’animal idéal a une cote de 5/9. On peut palper sa cage thoracique et compter chacune de ses côtes avec une mince couche de gras les recouvrant. Ses flancs creusent légèrement vers l’intérieur et ses fesses ont une mince couverture graisseuse. Chez un animal avec un léger surpoids, on peut difficilement palper les côtes et il n’y a pas de dépression au niveau des flancs. Chez l’animal obèse (donc avec une cote de chair de plus de 8/9), les flancs sont bombés vers l’extérieur et un anneau de gras peut être senti à la base de la queue. Il est important de bien catégoriser votre animal sur l’échelle corporelle et de déterminer le poids qu’il doit perdre. Ceci peut être évalué avec l’aide de votre vétérinaire ou de votre technicienne en santé animale, et aidera dans le suivi de sa perte de poids. 


Astuces pour la perte de poids 
Voici quelques trucs qui aideront à la gestion de la perte de poids chez votre animal de compagnie. Nous n’avons pas réinventé la roue… Le secret de la perte de poids n’est pas si secret! Il faut consommer moins et dépenser plus. Ainsi, assurez-vous d’abord que le nombre de calories que vous donnez à votre animal est adéquat. Attention! Cela ne signifie pas simplement de réduire la quantité de nourriture à sa disposition! Si vous restreignez son apport alimentaire avec une diète régulière, il est possible que cela lui cause des carences en certains nutriments si la nourriture n’est pas adaptée pour le contrôle du poids. Il est donc préférable de consulter son vétérinaire afin de savoir quelle nourriture serait la mieux adaptée à votre animal. Également, n’oubliez pas d’inclure dans votre calcul les gâteries que vous donnez chaque jour! Celles-ci sont souvent très caloriques. Si vous avez l’habitude d’en donner 4 par jour, pourquoi ne pas diminuer à une seule, mais la casser en 4 morceaux afin de continuer à en donner 4 fois. Votre animal n’y verra que du feu et croira avoir reçu ses 4 gâteries habituelles. Également, beaucoup de légumes peuvent être utilisés comme gâteries, tels de petits bouts de carotte, de poivron ou de céleri. Attention! Ne jamais donner d’oignon, d’ail, d’échalote, de poireau ou de raisins, qui peuvent être toxiques. Aussi, pour créer un effet de satiété chez votre animal, répartissez sa quantité quotidienne de nourriture sur 2 ou 3 repas. Les distributeurs de nourriture à volonté sont déconseillés. On peut également ralentir la vitesse de consommation du repas avec différents jouets, comme Pipolino et Stimulo trouvés en animalerie, qui stimulent l’animal mentalement et lui font dépenser de l’énergie. En mangeant moins rapidement, le cerveau a le temps d’envoyer un message de satiété à l’animal, réduisant ainsi sa sensation de faim. Finalement, faites bouger votre animal! Il doit dépenser les calories qu’il a en trop. Pour un animal très obèse et/ou avec des troubles articulaires, les activités à faible impact sont à favoriser. De longues marches ou la nage, si vous avez accès à un point d’eau, sont les options idéales pour protéger les articulations. Sinon, le lancer de la balle ou du frisbee sont non seulement bons pour sa santé, mais également pour votre relation avec votre animal. Chez le chat, l’utilisation du pointeur laser peut être à la fois un exercice pour lui et un divertissement pour vous. 

Un mythe à démentir est celui selon lequel un animal stérilisé prendra nécessairement du poids. Il est vrai que le métabolisme d’un animal stérilisé sera plus lent que celui d’un animal entier. Cette différence est toutefois minime. Si l’alimentation est contrôlée et que le niveau d’activité est adéquat, votre animal maintiendra sa taille de guêpe. Si, malgré toutes vos bonnes volontés et celles de votre vétérinaire, votre animal ne parvient pas à perdre du poids, il y a peut-être un problème sous-jacent. Il existe des maladies qui peuvent causer de l’embonpoint. Ainsi, divers tests médicaux pourraient vous être proposés afin de cerner l’origine de l’obésité de votre animal. N’oubliez pas : il est plus facile de maintenir un poids santé dès le jeune âge de votre compagnon, plutôt que de lui faire perdre du poids plus tard ! Ainsi, vaut mieux instaurer de bonnes habitudes de vie dès le début, pour lui, comme pour vous !